Il parait qu'il faut s'éloigner ou prendre une bonne hauteur, pour apprécier le Maroc dans toute son ampleur
On ne découvre jamais assez notre propre pays, nos environs, notre patrie. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai toujours été attirée par l'étranger, pourtant quand je découvre le Maroc, je reste toujours sur mon appétit. Une bonne raison pour m'y aventurer cet été, en me donnant l'objectif de le découvrir en entier.
Quasiment Impossible,quelle folle idée m'a-t-on dit ! Certes, si je pense comme tout le monde...Cependant il y a une citation de Marc Twain qui m'a toujours marquée: « A chaque fois que vous vous retrouvez à penser comme la majorité des gens, faites une pause, et réfléchissez » .
J'y ai donc repensé et je me suis dit si c'est impossible de le découvrir dans sa longueur autant le faire autrement... dans sa hauteur :) et c'est ainsi que j'ai décidé de gravir les 4167m du mont Toubkal, la plus haute montagne du Maroc et de L'Afrique du Nord.
Evidement la chose ne peut être prise à la légère car il faut préparer sa condition physique et fortifier son coeur, non seulement par une pratique régulière d'une activité sportive mais aussi par une hygiène alimentaire plus seine et équilibrée...Heureusement que ma résolution cette année allait dans le même sens et je me suis donc préparée sans réellement m'en rendre compte.
Le trek s'est fait en 2 jours, depuis l'hôtel à Imlil avec une dénivelée de 2500m et 15h de marche au totale entre l'ascension et le retour. L'itinéraire en détail juste après quelques photos (faites une pause aussi ^^)
Jour 1: Imlil-refuge Toubkal ( 1650m-3207m / 13h15-18h30min)
après un bon petit déjeuner à Marrakech nous prenons la route direction Imlil, un petit village berbère pittoresque sur les hauteurs du flan ouest du Mont Atlas, Une fois à l'hôtel, on prend une bonne douche salvatrice et on troque ses bagages contre un sac à dos pratique comprenant le nécessaire vital pour les deux jours. Pour moi c'était barres céréales, bananes, pommes, fromage frais et un peu de dattes avec raisins secs et flocons d'avoine, puis bien sûr du pansement de la crème et des lingetes sans oublier les habits de rechange mais comme on est pas dans un défilé des sous vêtement, des chaussettes, un t-shirt et un sweater font l'affaire
à 13h on retrouve un muletier sur place pour nous accompagner, il nous aidera à porter nos affaires et nous guidera tout au long de l'ascension, on gardera par contre une bouteille d'eau en main, une poignée de raisins secs en poche puis l'appareil photo autour du cou pour être prête à tout moment.
et c'est parti pour une ascension de 1550m et 5h1/2 de marche en comptant les éventuels arrêts et la pause déjeuner à Sidi Chamharouch, un mini village à mi chemin abritant le mythique marabout du même nom (en fait c'est juste un énorme rocher peint en blanc ça n'a aucune bride de sainteté pourtant beaucoup de personnes y croient...). une remarque Les arrêts ne devraient pas être très longues ainsi le sang ne refroidi pas.
Nous arrivons au refuge vers 18h30. tout de suite après on prépare son diner et on retrouve son lit "douillet"pour bien récupérer. Par mesure de sécurité nous n'allions pas partir tous les quatres au sommet le lendemain, j'allais partir seule en compagnie du muletier de tout à l'heure, Najlae, ma compagne de choc, avait encore des doutes surtout après avoir échangé quelques mots avec un alpiniste marocain qui a fait le toubkal à plusieurs reprises, mais au lieu de l'encourager il lui a fait plus peur que jamais, j'essaye de la motiver à mon tour puis je la laisse dormir pour bien récupérer, il parait aussi que la nuit porte conseil, alors elle me répondra à son réveil.
comme j'ai un sommeil assez léger maigre je ne pouvais pas dormir à une heure aussi prématurée, mais en même temps j'avais tellement envie de passer la soirée dehors sous la belle lueur des étoiles, elles étaient tellement brillantes que la lune n'a même pas eu besoin d'intervenir, il parait qu'elle ne fait apparition que très tard la nuit et que je pourrai la voir à mon réveil vers 4h du matin.
parmi tous les alpinistes qu'il y avait ce jour là, rare sont les marocains, la plupart viennent de l'étranger, il y avait des français, des australiens, des italiens et des espagnoles. après quelques heures d'échange j'ai pu remarqué que ces derniers avaient tendance à atténuer la difficulté et ne révèlent que le bon coté pour t'encourager, les marocains sont mitigé il y a certains qui t'encouragent et d'autres plus réalistes à tendance péjorative qui essayent de te mettre les bâtons dans les roues, mais la tête de mule que je suis ne s'est pas laissée influencer pour autant et relève le défit.
Jour 2: refuge Toubkal-sommet-Imlil (3207m-4167m-1650m / 6h15-9h45-19h)
après à peine 3h de sommeil je me réveille au premier coup d'horloge, il était 4h30 je demande à Najlae si elle compte toujours rester, malheureusement c'était bien le cas. je prépare alors mes affaires et je descends pour prendre mon petit déjeuner en solitaire...15min après devinez qui est ce qui me rejoint ? :D ouiiiii mon adorable coéquipière de choc #girlspower
le départ se fait à 6h15 aux premières lueurs du jour, l'ascension se fait en torche au début le temps que le soleil s'installe et que sa lumière se répond sur tout le décor. cette fois la montée est plus difficile vu que la pente est plus prononcée et parfois il faut mettre un peu les mains aussi.
après 3h1/2 d'effort le panorama est forcément meilleur vu qu'on est arrivé au sommet de la plus haute montagne du Maroc. une magnifique vue tellement impressionnante qu'on a pas envie de la quitter d'aussi tôt.
une heure plus tard on retourne sur le même chemin, quelques lacets en moins mais j'avoue que c'était plus challenging que l'ascension vu que ça glissait énormément.
nous retrouvons le refuge à 14h le temps de récupérer son souffle puis nous reprenons la route direction l'hôtel à Imlil. nous y arrivons à 19h à pas de grand mère, complètement lessivées et réellement à bout de nos forces. après un bonne douche curative et un délicieux tajine sous le beau ciel étoilé, nous dormions ce jour là comme de vrais bébés.
c'était une agréable expérience, chargée de partage de petits plaisirs mais aussi de compassion et d'empathie à l'égard de toutes ces personnes vivant dans les hautes montagne de l'Atlas.
c'est aussi une aventure très enrichissante qui m'a fait explorer de nouvelles facettes non seulement du Maroc mais aussi de moi même surtout.
avant de clôturer cet article je vous laisse avec quelques clichés moins sérieux qui ont ponctué notre petite aventure #VivonsFous #VivonsHeureux :)
à très bientôt ^^
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